Depuis le 1er mars, je n’ai désigné qu’un seul ennemi, le covid-19 : j’ai lu de très nombreux articles, étudié les recherches passées et en cours et même observé les pangolins. J’ai refusé tout débat et éludé toute polémique sur le manque de masques, de gels et autres tests. Chaque jour de confinement, j’ai rempli une « Attestation de déplacement dérogatoire », surveillé ma montre honteuse d’être à l’extérieur quand d’autres « retournaient » des malades, fait les courses une seule fois par semaine en 15’, et suis descendue du trottoir pour éviter les autres. En cela, je n’ai pas participé à un quelconque combat ni gagné de guerre : j’ai aidé, comme chacun de nous, à lisser la courbe, la cloche, le pic pour atteindre le plateau… Le 5 avril, le discours apaisant de la Reine d’Angleterre m’a donné du courage.
Près de 8 semaines plus tard, les enfants ont peur de contaminer leurs parents, et les parents d’envoyer leurs enfants à l’école ! Les télétravailleurs confinés dans leurs résidences secondaires ont peur de rentrer, préférant voir leurs collègues sur mosaïque ! Les Verts rêvent de plages, les Rouges de devenir verts et nos anciens, rouges ou verts, de revoir leurs petits enfants ! N’oublions jamais que des esprits « Exceliens » ont voulu les incarcérer jusqu’en 2021 ! Seuls les plus pauvres, fantômes affamés des villes désertées, n’ont ni peurs ni rêves. Ils ne savent pas que les milliers d’euros quémandés hier sont aujourd’hui des millions alloués et que les millions se transforment jour après jour en milliards.
Que nous est-il arrivé ? Quel algorithme avons-nous conçu ? Pourquoi en sommes-nous là ? Quel démiurge a orchestré ce désastre psychique, intellectuel et économique ? Chacun tiendra ou tient déjà son coupable et il n’en manque pas… A la veille du régime de semi-liberté promis pour le 11 mai 2020, et dans le respect strict de la protection contre la pandémie, mettons tout en œuvre pour libérer les énergies des artistes, des chercheurs, des artisans et de chacun de nous. Sur la planète en grande partie masquée, convoquons toutes les formes de créativité et d’imagination pour nous aider collectivement à sortir de ce cauchemar et à recouvrer, très vite, notre LIBERTE.
